Le Billet de Raymond - Zacouphène

Zacouphène :
Amours, Délices et Points d’Orgue

            Sur scène, onze équipières et deux hommes ayant revêtu la tenue du club, une salopette bleue à bretelles soulignant l’unité simple et volontaire de la formation, ont pris position derrière une demi-douzaine de pupitres avant d’ouvrir leurs registres de chansons.

            Ni chorale, ni manécanterie. Simplement un groupe d’amis heureux de partir à la recherche d’airs anciens, de les tirer de l’oubli et de la poussière du temps, pour rappeler toute leur force souriante énergique et solide. Armés de ce sourire sérieux de l’humour, de ce souci généreux de bien faire, tous ont eu le plaisir de revisiter les musiques de l’après-dernière guerre quand la France retrouvait les heures heureuses de la vie partagée.
            Entrecoupant volontairement les chansons caractéristiques de l’époque par des séquences de la réclame qui ne s’appelait pas encore publicité, les chanteurs ont fait revivre les qualités des produits commerciaux de ces années qui bercèrent l’enfance de nombreuses personnes : des mérites de l’eau Volvic à ceux de l’apéritif Quinquina Saint Raphaël en passant par les ressources énergétiques de Belle-des-Champs, ou autre fromage Baby bell ou bien encore l’attente des esquimaux Gervais ou du savon Bouquet, on se promena dans le passé faisant éclore de grands succès populaires de la chanson.
            Au cours de ce tour de chant, Zacouphène s’est appuyé sur les chefs d’œuvres radiophoniques qu’ont su créer des artistes qui ne négligeaient ni l’esprit ni l’humour, ni la qualité. Avec Gérard Deloue passant avec talent des claviers à l’accordéon, et Jean-Paul Dehaumont, animateur-présentateur, la salle redécouvrit avec plaisir les détournements musicaux des grands classiques par Francis Blanche et Pierre Dac avec notamment La danse macabre de Camille Saint-Saens, ou Le chant d’allégresse de Chopin.
            Les reprises des célèbres chansons « Sœur Marie-Louise » ou « Idylle en forêt » de Francis Blanche du « Tango stupéfiant » de Marie Dubas, « Dansez sur moi » de Claude Nougaro ont été magistrales.
            Zacouphène a réussi son pari : exhumer du passé ce qui divertissait avec succès une population qui voulait à tout prix retrouver la joie de vivre.