Le billet de Raymond - Orlando Trio

Au P’tit bar de la mairie
Fin de saison triomphale avec
Orlando Trio

     Le P’tit bar de la mairie affichait « fin de saison » en offrant, vendredi et samedi, deux soirées confiées au Orlando Trio. Une conclusion pour l’exercice qui s’est traduite en feu d’artifice éloquent rempli d’énergie, de talent, sur fond d’humour loufoque et de dilettantisme aux accents « britishs », auréolé de réflexions profondes.

     Après avoir présenté le spectacle, comme d’habitude, avec une dose d’esprit qui se respecte, Patrick et Manu révélèrent que le mot de la fin avait failli les inquiéter. Et si l’I de ce terme s’était brusquement éclipsé ? Le réveil aurait sans doute été amer…mais heureusement tout est bien qui finit bien…
     Orlando : trois artistes surprenants investirent la scène. Dissemblables, jouant physiquement et avec dextérité de leur tenue comme de leur ressenti devant l’existence, ils ont débuté leur  prestation  par une chanson à la philosophie insolite mais riche de réflexions qui interrogent « Chaleur au bord de la piscine ». Evocation de l’avenir au moment où la science du progrès nous échappe…
     Echange de micro et d’instruments ; musique, qui joue de ses notes avec parcimonie, les retient puis les relâche, l’ambiance sonore insistant sur le fait que tout est en équilibre dérisoire… Mimiques, flegme d’Outre-Manche, les visages s’animent ou se figent. Celui de Frédéric Marchand copie le masque de Franck Sinatra, Christelle Boizanté libère sa longue chevelure aux reflets roux  jusqu’ici escamotée et traverse le doute du genre. Et puis Aïda Sanchez avec ses cheveux d’argent, son agilité, l’élasticité de son visage, ses interprétations magistrales de chansons travaillées de la voix et du geste, offre un régal avec « l’Ogre sanguinaire », « Mourir de rire » et révèle volontiers les paroles de sa mère : « Il faut savoir souffrir pour être belle » et d’ajouter : « moi, je n’ai pas souffert !» atteignant à ce moment précis la beauté.
     Cet échange permanent de poste, d’occupation du micro mettant en évidence le rire, la complicité, et réveillant la conscience endormie au quotidien des spectateurs, débouche au final sur l’ode à la gourmandise.
     Un grand bravo aux gourmets du cabaret et de la scène, et merci au P’tit Bar de la mairie  d’offrir de si belles soirées pour la santé de chacun.


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