Le billet de Raymond - Strange O'clock & la Belle Bleue

Finale royale au P'tit Bar :
Quand Strange O'clock est exact au rendez-vous
et que la Belle Bleue s'irise.

     C'est au terme d'une joyeuse et belle saison que le P'tit Bar de Saint-Ouen-d'Attez a clos son programme de l'année, le samedi 11 mai dernier. Ce fut une magnifique soirée s'appuyant à la fois sur une double prestation offerte par deux ensembles riches d'originalité  et   de foi créatrice. Et le public, pour cette ultime rencontre de l'année, était venu nombreux sachant que la cheville ouvrière de ce lieu, l'ami Patrick Brault avait comme d'habitude bien fait les choses. 
     Aidé de l'animateur Mehdi qui était à l'origine du programme, il sut, jeux de mots à l'appui, dévoiler celui-ci, avec le sourire et la bonne humeur, marques de ce lieu réputé pour la justesse et le côté partageur de ses soirées si pleines de valeurs.   

     Strange O'clock :  le duo de la danse et du chant

     Barbe indisciplinée et casquette gavroche rebelle, Christophe Balasakis moule les airs envoûtants de l'Afrique de l'ouest qu'il offre à sa complice. Cély, corps de liane moulé dans une robe bistre, caresse sa calebasse en rythme, dansant avec son instrument dont elle tire des sons résonnants et doux, ses bras dessinant des volutes légères et rythmées. Et les sons s'envoûtent offrant à sa voix polyglote la cadence subtile d'une parole qui frissonne et ouvre les portes du rêve.
     Séduite, la salle répond aux invitations d'un voyage suggéré, d'un monde à découvrir. Et le public ravi réclame en se laissant emporter par le rêve.

     Les couleurs sonores de La Belle Bleue
                        
     Textes magnifiques, musique séduisante, La Belle Bleue, forte de ses cinq éléments rassemblés depuis quinze ans au fil de son parcours, a cueilli des textes riches, enrubannés, jonglant avec les homonymes, tricotant avec les synonymes, donnant naissance à de nouveaux mots. Son univers, éphémère, s'amuse mais n'oublie pas d'ouvrir les yeux sur des instants parfois crispants, parfois décevants mais troujours captivants. La vie est là avec ses espoirs, ses déceptions, sa mémoire et ses illusions. Et ce groupe né à Guérande, qui connaît les marais salants, la rudesse de la mer et de ses côtes, l'espoir de ses grands ciels ouverts vers l'aventure, n'oublie pas les duretés de l'existence. René Bergier et ses amis, Mathieu Picot, David Gouin, virtuose du digeridoo australien, Antoine Sorin, contrebassiste, Nicolas Hild à la batterie voilée, forment un équipage qui sait naviguer. Par les fenêtres ouvertes de leur navire, ils savent recueillir les échos, jeter à la mer leurs rêves, laisser venir leurs espoirs et colorer leurs illusions en sachant sérieusement laisser réfléchir leurs pensées qui souvent ne se bercent pas d'illusions. Ils ont captivé la salle qui voulait ne pas les quitter mais profiter de leur atmosphère si riche, et si réconfortante malgré tout, avec sa justesse et sa jeunesse de coeur.
     Tour à tour, les deux groupes, comme l'avaient fait leurs prédécesseurs tout au long de la saison, ont rendu hommage à ce lieu renaissant, né  de l'abandon d'une école doublement unique qui faisait les beaux jours des enfants et qui fut sauvée et transformée en un site enchanté pour le bonheur de tous. Un site magnifique, vibrant, où l'homme retrouve ses raisons de vivre et l'éducation ses raisons d'espérer. Oui, un lieu envié et qui reste un modèle de réussite grâce à la volonté exemplaire de ses habitants et la soif commune de ses bénévoles qui ont su reprendre le flambeau pour transformer ce nid abandonné en un lieu riche et exemplaire. 
     Et Sainte-Marie-d'Attez la bien nommée a prolongé cette magnifique saison  en offrant, le dimanche 19 mai, une journée de joies partagées redevenant le village retranché où en famille, parents et enfants malgré un ciel peu clément ont retrouvé le goût du vivre ensemble autour de nombreux jeux préparés par la Ludo d'Iton et animés par Simon Brault et ses amis.







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