Le billet de Raymond - Jullianne Joe Trio


Quand Julianne Joe Trio fait chanter l’âme de la guitare

     Dans le cadre du Festival Chants d’Elles, toujours fidèle à Sainte-Marie-d’Attez et à son P’tit Bar de la mairie, ce dernier accueillait, le jeudi 16 novembre, Julianne Joe et ses deux musiciens complices, Nolwenn Leizour experte en contrebasse et Bertrand Noël dompteur talentueux de batterie.

     Dans l’atmosphère feutrée de l’ancienne école communale, devenue un temple repaire pour ceux qui ne veulent pas mourir à genoux, Julianne Joe, grande jeune femme longiligne à la chevelure fauve indisciplinée répondant à la gamme de ses botillons, sut, d’entrée de scène, trouver le ton chaleureux de la musique d’Outre-Atlantique. Blues enveloppant ou folk titillant le cœur, elle captiva son public l’entraînant, avec sa voix au registre varié et coloré, dans l’immensité nostalgique des pas des premiers conquérants du grand ouest bercés par le vent.
     Il est vrai que cette autodidacte de la musique était tombée dans la marmite dès l’âge de quinze ans en découvrant l’ambiance réservée des bars. De la guitare elle passe volontiers au violon, chante, s’installe à la batterie, rencontre des groupes qu’elle va intégrer temporairement à la façon des compagnons du devoir. Elle n’hésite pas à offrir à son auditoire, le soir, la chanson qu’elle a fini d’écrire l’après-midi même. De plus en plus à l’aise face au public qui s’engage avec elle, elle prend ses aises, tombe la veste et ne résiste pas  à faire des confidences :
     - « Quand quelqu’un m’ennuie, je fais une chanson sur lui ».
     S’attirant cette question de la salle :
     - « Vous écrivez beaucoup ? ».
     A laquelle elle répondra par un sourire   d’ange.
     De sa voix profonde, elle entraîne alors ses partenaires dans le chemin qu’elle a choisi de suivre. La blonde Nolwenn, que les habitués du P’tit Bar avaitent déjà appréciée lors du tour de chant d’Eskelina, redoubla de sensualité et de virtuosité dans sa caresse des cordes de sa contrebasse, et le sage Bertrand Noël se lâcha dans un registre qui lui est bien personnel pour faire soupirer ou s’enflammer sa batterie.
     Et tout cela pour offrir dans ce coin si perdu et pourtant si riche de chaleur humaine une soirée passée dans la communion.

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