Le billet de Raymond - Magic Beam Sisters

Le rafraîchissant vent d’ouest
du Magic Beam Sisters

            Avec dans ses valises la bonne humeur d’une France retrouvant la liberté et la joie de vivre des années qui suivirent la sombre occupation allemande, le Magic Beam Sisters, venant de la région nantaise, a ouvert, le 8 novembre dernier, sur la scène du P’tit Bar, le traditionnel Festival Chants d’Elles. Et ce trio de comédiennes chanteuses, à moins que ce ne soit l’inverse, sut d’entrée de scène, avec une bonhomie partagée, répandre généreusement le bonheur d’exister.

            Soutenues par le talent musical à la guitare sèche de Sébastien Chevalier, transformé en Robert de service, les trois femmes jouèrent autant de leurs voix que de leurs habits de scène. Sophie Morin, ronde brune à la robe noire étincellante parsemée de petits pois multicolores, Sophie Maillard-Forgerit plus imposante au milieu de l’estrade, corsage blanc moucheté de ronds bruns, jupe noire fermée par une large ceinture à la boucle nœud papillon majuscule, et la blonde Nelly Pichot-Badeaud, fourreau léopard, visage encadré de pendants d’oreille généreux, voix de chanteuse lyrique haut perchée, imposèrent un rythme effréné aux chansons ressorties de la moitié du siècle passé.
            Ambiance swing créée par les airs resservis à la sauce boogie woogie, et voilà que renaît toute une génération heureuse de retrouver, son petit bikini, sa salade de fruits, en laissant tomber les filles, sans oublier les nostalgiques Summertimes ou I love Paris, et qui accepte de s’embarquer pour un voyage aérien guidé par un steward inattendu.
            La chaleur de l’interprétation, le talent contagieux, qui des artistes se propagea jusque dans la salle, ont transformé cette soirée en un moment riche d’émotion devant des spectateurs venus en nombre et repartis comblés et satisfaits d’avoir assisté à cette résurrection d’un passé finalement pas si lointain.

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