Le billet de Raymond - Quand l’église de Dame-Marie offre une intelligente histoire de la Grande Guerre

En marge du P’tit Bar
Quand l’église de Dame-Marie offre une intelligente 
histoire de la Grande Guerre.

            Dans le cadre des Journées du Patrimoine, l’église de Dame-Marie (Sainte-Marie-d’Attez) offrait, le dimanche 16 septembre dernier, une conférence-spectacle de très haute qualité pédagogique sur la Grande Guerre. Une façon bien personnelle de révéler un aspect méconnu sur ce fléau mondial vu par le petit bout de la lorgnette.

            C’est le regard même de ces appelés, maintenus ou mobilisés, qui se sont retrouvés dans cette inhumaine aventure en ignorant leurs rôles et les raisons mêmes de ce devoir.
            Grâce à Claude Ribouillault, musicien, dessinateur, marionnettiste, poète et écrivain, qui s’intéressa très vite aux souvenirs de Guerre de l’oncle Emile, et qui fonda « le Cabaret d’la Puce qui r’nifle et du pou qui s’gratte », un spectacle fut conçu sur les données des courriers des soldats pour révéler de façon authentique la vie du front et des tranchées. Philippe Gibaux, luthier, formateur et musicien, prêtait son concours donnant la réplique à l’auteur.
            Comment des hommes dans l’enfer de ces combats où leurs voisins d’infortune explosaient en éclats pouvaient-ils tenir ? Par quelle force morale trouvaient-ils encore le courage de garder un espoir aussi ténu était-il ? La débrouillardise, l’humour s’associant pour inventer avec les éléments environnementaux des instruments de fortune, mandoline-casque, violon-sabot, cuillères, boîte à cigares-violon, crécelles, et des orchestres s’improvisaient. Sur des airs populaires connus, des parodies s’inventaient simples clamant non pas leur colère mais juste leur ras-le-bol. Sans le savoir ils traçaient le sillon qui, plusieurs décennies plus tard, allait donner naissance au Déserteur de Boris Vian.
            Dimanche, sur écran, paroles, photos révélant parfois des images d’horreur se succédaient sans révolte, mais l’authenticité était tellement naturelle qu’un climat de confiance se répandit dans l’église, et lorsque les artistes invitèrent le nombreux public à chanter, c’est en chœur que la salle répondit.
            Un auditoire qui devait aussi applaudir unaniment lorsque les deux artistes rejoints par une dizaine d’enfants de la commune apportant les instruments sommaires construits le matin même, en compagnie des deux musiciens, interprétèrent une prestation finale.
            A cette heureuse initiative respirant un profond humanisme et soulignée de façon si intelligente, saluée par un public nombreux et unanime, chacun a applaudi la présence des responsables le maire de l’ensemble de la nouvelle commune, Patrick Brault, et Catherine Mesnel, maire de Dame-Marie.

Légendes photos : 

Claude Ribouillault et sa marionnette : l’oncle Emile.
La prestation finale avec les enfants de la commune.

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